Il n’existe pas de manuel d’éducation ou de guide du bon parent.

Chaque être et expérience sont uniques.

Le mât est la droiture, le point de repère dans l’espace, il est ancré dans le sol, fiable, avec une certaine adaptabilité. Le mât n’est pas fin et austère, il a de la matière, du volume, il peut évoluer dans sa couleur de la discrétion à l’autorité bienveillante, il offre un espace de mouvement car son diamètre est large, mais adaptable. Le parasol ajouré protège l’enfant qui s’y abrite en laissant passer certaine chose, car le but n’est pas de le mettre sous cloche ou de l’isoler. L’idée est simplement de le préserver de ce qui n’est pas adapté à son âge et de s’adapter à son stade d’évolution personnel. Il lui est possible de s’éloigner du mât sans pour autant sortir de la zone de confort et de sécurité du parasol ajouré. Le père et la mère ont fabriqué cette allégorie ou peut-être un plus que l’autre, l’important est que c’est un repère pour l’enfant.

L’enfant a grandi ou des parents sont séparés, son champs des possibles s’est dédoublé ou a grandi, l’enfant commence à élargir son champs d’action. En tant que parent, je me prépare un peu avant lui à élargir l’horizon, sans pour autant le précipiter. Lorsqu’ il est prêt à élargir ses possibilités, il est temps pour moi d’élargir au fur et à mesure mon champs des possibles. Le bon moment, c’est l’enfant qui le montre, il suffit de l’écouter, de le regarder sans attentes, jugements ou convictions. Les deux tuteurs parasol se mettent de chaque côté, symbolisé par exemple par le père et la mère ou simplement le parasol ajouré simple s’est dupliqué, le père et la mère sont dans les deux parasols au même moment de chaque côté. L’enfant évolue entre ses deux repères, il sait qu’à tout moment il peut se réfugier, retrouver ses marques, mais aussi se retrouver lui-même puisque cette allégorie est unique et a été créé pour lui. Ce qui est pratique avec cette allégorie, c’est que le tuteur parasol n’appartient à personne, c’est un espace au-delà de la matière, l’enfant puis l’adulte peut l’emporter avec lui dans son cœur et même dans sa mémoire cellulaire.

Le parent, par contre, est en charge d’entretenir le potentiel de ce tuteur parasol, en poursuivant l’écoute bienveillante, l’observation, le non jugement, la présente visible et la présence discrète, en ayant de l’attention à la relation et au lien. Pas besoin de grande déclaration, juste par petites touches, à des moments choisis ou à des moments spontanés. Écrire un petit mot dans un livre , envoyer une photo d’un moment vécu, toucher son épaule au passage, lui serrer la main sans que personne d’autre ne le voit, déposer sur lui un regard bienveillant à distance les yeux dans les yeux, savoir écouter sans chercher de réponses ou de solutions, juste lui permettre d’exprimer quelque chose jusqu’au bout.

Prendre soin de la relation attendre que l’autre le fasse.

Prendre soin depuis le premier jour du lien d’amour sans attendre que l’autre le fasse et sans chercher autre chose que de l’aimer et de servir sa vie au mieux de nos capacités.