« Parents efficaces » du DR Thomas Gordon (né en 1918) première édition en 1970, réédition actualisée en janvier 2020. 

Ce livre est riche et offre des clés afin de mettre des choses en place, sans attendre comme l’écoute active qui est le langage porteur de lien et de respect mutuel.

Processus aidant et facilitant qui aide à rendre notre vie de famille et nos relations sociales comme un terreau nourricier.

Cependant ….

IL y a une petite « incohérence » à mon goût, dans ce livre qui a traversé le temps sans prendre une ride.    

Page 41 de la version poche, une question : 

« Peut-on accepter l’enfant sans accepter son comportement ? 

Le Dr Gordon écrit « c’est une idée néfaste et fallacieuse, une idée qui empêche le parent d’être lui-même ».  

Oups docteur, si je suis en colère, rejette la colère mais pas la personne qui l’exprime …

Entant que parent, il vous est probablement arrivé d’entendre – je te déteste – T’es chiante – Je t’aime plus – T’es vraiment trop con – Imbécile- Tu dis que ton père n’était pas un bon père, toi c’est pareil –

Entant que parent, il vous est probablement arrivé de découvrir – la voiture rayé – un virus sur votre ordinateur –quelque chose de cassé ou d’abîmé – ou d’être témoin d’une action irrationnel aux yeux d’un adulte.

Ces propos entendus qui nous blessent entant qu’adulte sont simplement une manière tragique d’exprimer un besoin ou un sentiment profond. 

La métaphore d’un tsunami émotionnel : l’enfant a un besoin d’écoute ou de quelque chose.

Il a eu peut-être des humiliations pendant sa journée, et là, il comprend que son parent ou l’adulte n’écoute pas.

Alors comme la mer qui se retire loin au fond de son cœur, ses sentiments sont aspirés aussi profondément que sa désillusion, il est blessé, démuni. 

Le contrecoup : les sentiments sont déferlés comme une vague gigantesque, mais un phénomène impossible à contrôler. 

C’est pour cela qu’un comportement ou des propos blessants sur le moment doivent être discutés à froid, « j’entends ce que tu dis, je me sens triste d’entendre ça car j’ai dû passer à côté de quelque chose, j’ai dû faire une erreur à tes yeux. Est-ce que c’est possible pour toi qu’on en discute dans 5 Mn, j’ai besoin de réfléchir, de … ».

Dissocier ce qui est dit ( tragiquement ) et la personne. 

Même si mon cœur et mon égo n’ont pas aimé ce que l’enfant ou l’ado dit, puis-je me remettre en question ? Le tacle parental ou la punition est souvent plus facile qu’un échange gagnant-gagnant. 

J’ai eu l’apprentissage d’entendre certain de ses exemples ou de découvrir certain de mes exemples et j’ai aussi dit des mots non facilitants par facilité, voir une pointe de méchanceté. Mais – Gordon écrit « que c’est une idée néfaste et fallacieuse, d’accepter son enfant tel qu’il est, même s’il fait une bêtise, une idée qui empêche le parent d’être lui-même ».

Mais pour ma part, rejeter un enfant qui exprime même de façon blessante ses sentiments, son ressenti reviendrait à me rejeter moi-même.

Dans le chapitre « Le pouvoir du langage de l’acceptation » page 55 le DR Thomas Gordon a rattrapé, les deux paragraphes malheureux sur l’acceptation. 

La leçon à en tirer, il n’y a pas une bonne façon, mais des bonnes façons, avec comme boussole l’intelligence du cœur et de la pensée à long terme. Investir son rôle de parent, c’est travailler pour que l’enfant adulte soit encore là avec nous souriant, heureux à l’âge adulte, entouré de sa propre famille, avec ses enfants. Et qu’il ou qu’elle nésite pas à nous les confier, car avec lui ou elle nous avons cherché à faire le meilleur, du gagnant-gagnant et qu’aujourd’hui et depuis toujours mon investissement de parent porte ses fruits.