« L’activité physique nous protège contre la perte des souvenirs, il n’est jamais trop tard pour s’y mettre », Jennifer J Heisz, professeure en kinésiologie à l’Université McMaster (Ontario, Canada).

Ses travaux ont montré que l’inactivité physique contribue tout autant que la génétique au risque de perte de capacités.

« Nous avons recruté des personnes âgées sédentaires dans un nouveau programme d’activités physiques, en à peine douze semaines, leur mémoire s’est améliorée. Mais cela s’est produit uniquement chez ceux ayant marché à plus forte intensité, et leur regain de mémoire était directement lié à l’amélioration de leur condition physique. »

Son équipe a fait une étude avec plus de 1600 personnes âgées et analysé l’interaction entre la génétique et l’activité physique.

Environ 25 % des participants présentaient des risques de déséquilibre mental d’ordre génétique, ce qui n’était pas le cas de la majorité (75 %). Aucun des participants ne présentait de symptômes au début de l’étude, et ils ont été suivis 5 ans plus tard.

Les résultats montrent que 21 % des personnes à risque du fait de leur bagage génétique ont développé des symptômes de démence, et l’activité physique n’a pas eu d’effet sur eux. Par contre, chez les personnes sans risque génétique, celles qui étaient actives physiquement présentaient des risques plus faibles de démence que celles qui étaient inactives.

 L’activité physique aide à la régénération du cerveau. Elle fait pousser de nouveaux neurones au niveau de l’hippocampe, ce qui améliore la mémoire » souligne la chercheuse.

« Bien que nous ne comprenions pas parfaitement ce fonctionnement, nous savons que l’exercice fait augmenter le facteur neurotrophique dérivé du cerveau, qui agit tel un fertilisant favorisant la croissance, le fonctionnement, et la survie des nouvelles cellules.

Ces nouveaux neurones s’agencent comme les pièces d’un puzzle, dont chaque élément représente un aspect différent de la mémoire. Lorsque nous disposons de plus de nouveaux neurones, nous sommes capables de créer des souvenirs plus détaillés et moins susceptibles d’être erronés. Nous avons démontré que l’activité physique améliore la neurogénèse de la mémoire, que ce soit chez les jeunes adultes comme chez les plus âgés. »

 « Pour obtenir des résultats tangibles, il faut augmenter en intensité son activité. »

« Les participants ont pris part à trois séances hebdomadaires. Le protocole d’entraînement fractionné à haute intensité comprenait quatre ensembles de quatre minutes d’exercice sur tapis roulant, suivis d’une période de récupération. Celui de l’entraînement continu d’intensité modérée comprenait une période d’exercices aérobiques d’intensité moyenne sur une durée de 50 minutes. Chaque exercice était adapté pour tenir compte de la forme physique des participants. »

« Seuls les participants faisant partie du groupe à d’entraînement fractionné à haute intensité ont présenté des symptômes d’amélioration au niveau de la mémoire neurogénétique. Aucune amélioration n’a été constatée chez les personnes ayant suivi un programme d’entraînement continu d’intensité modérée, pas plus que chez le groupe témoin. »

« Ces résultats sont prometteurs, car ils suggèrent qu’il n’est jamais trop tard pour bénéficier d’une santé cérébrale améliorée en étant actif. Mais si vous commencez sur le tard et voulez des résultats rapides, il vous faudra augmenter l’intensité de vos exercices. »

« Vous pouvez y parvenir en incorporant des collines, des escaliers dans votre routine pédestre quotidienne, et en accélérant le rythme entre deux portions. »

Cela vous permettra de tenir la démence à distance et de contribuer à une vieillesse en santé pour une population de plus en plus nombreuse.